L’Afrique n’est pas en reste dans la mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable puisque différentes villes africaines mettent actuellement en place des stratégies pour accélérer la réalisation de ces ODD. L’un des problèmes auxquels les villes en développement sont confrontées est la réalisation de leur transition numérique. L’Agence Française de Développement (AFD) fournit actuellement une assistance technique à 11 villes africaines dans l’accélération de ces Objectifs. Ces villes créent ensemble des projets orientés vers le numérique par le biais du réseau African Smart Towns Network (ASToN) afin de construire des communautés plus durables et inclusives.
Ces 11 villes visent à utiliser des plateformes numériques pour résoudre des problèmes locaux et mondiaux. L’objectif du réseau et de la collaboration entre les villes participantes est de leur permettre de devenir rapidement des acteurs numériques de premier plan dans leurs contextes locaux respectifs, de manière responsable et durable.
L’AFD finance ce programme phare, piloté par l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU), qui s’appuie sur l’expertise et les outils URBACT. URBACT est une initiative de partenariat entre les pays de l’Union Européenne. Au cours des 18 dernières années, URBACT s’est associé à plus de 1000 villes en Europe pour créer des réseaux de collaboration entre villes. L’objectif est d’utiliser cette expertise pour soutenir, pour la première fois, une alliance de villes dans les pays du Sud.
Pourquoi le réseau ASToN?
Ce projet de deux ans et demi aidera les autorités locales dans les pays participants à tirer le meilleur parti du numérique, des données et de la technologie par :
- La création d’une dynamique locale par le biais de groupes d’action locale,
- La définition d’un problème clair à résoudre en utilisant le numérique et la technologie,
- Le développement d’un plan d’action local,
- Le test de solutions pour tirer des enseignements du processus,
- La création d’un réseau performant de villes africaines qui se soutiennent et apprennent les unes des autres,
- Le renforcement des capacités des équipes locales dans l’utilisation en toute confiance des outils et technologies numériques.
- Le partage des résultats et des leçons de ASToN
Villes membres du réseau ASToN
11 villes africaines, chacune d’un pays différent, ont été choisies et engagées dans la première phase du projet : Bamako (Mali), Benguerir (Maroc), Bizerte (Tunisie), Kampala (Ouganda), Kigali (Rwanda), Kumasi (Ghana), Lagos (Nigeria), Matola-Maputo (Mozambique), Niamey (Niger), Nouakchott (Mauritanie), Sèmè-Kpodji (Bénin).
ASToN évalue également la position actuelle de chaque ville membre et de leur autorité locale respective à travers onze profils différents de ville. Enfin, la problématique définie, vers laquelle chaque ville travaillera dans la phase 2 du projet ASToN a été choisie.
Projets phares des villes ASToN
Les villes ont été regroupées en fonction des thèmes qu’elles souhaitent traiter, 4 thèmes principaux ont été identifiés :
- Engagement et participation des citoyens
- Collecte des impôts
- Mobilité
- Gestion du territoire
Engagement et participation des citoyens
3 villes ont donné la priorité à cette thématique afin de mieux communiquer avec les citoyens. et d’améliorer les communications choisies pour s’engager dans la participation citoyenne. L’objectif final étant de mettre en relation les citoyens et l’autorité locale pour éclairer la prise de décision et s’assurer que personne ne soit laissé pour compte.
Kigali s’efforce de réduire la fracture numérique. Une augmentation du nombre d’adultes ayant une culture numérique et une plus grande utilisation des ressources de l’administration et du commerce en ligne sont des indicateurs clés de la construction d’une économie numérique.
Benguerir se concentre sur le secteur de la santé et l’amélioration de l’accès aux établissements de santé par la mise en œuvre de solutions numériques.
Bizerte veut impliquer les citoyens dans la gestion efficace des déchets et la propreté de leur ville.
Collecte des impôts
Kumasi, Matola et Bamako ont actuellement des difficultés à évaluer et à percevoir les impôts des biens et des entreprises, en raison de l’inefficacité des mécanismes actuels de collecte des impôts. Des solutions numériques leur permettraient de simplifier le processus de collecte et d’augmenter les recettes perçues.
À Kumasi, la collecte des impôts est actuellement effectuée manuellement, ce qui rend impossible le recouvrement et la déclaration des impôts.
À Matola, un grand nombre de collectes de taxes est également effectué manuellement, les gens se rendant en personne aux points de collecte des taxes.
Bamako souhaite se concentrer sur les vignettes automobiles. La modification du régime de la taxe sur les véhicules serait tangible en termes d’augmentation des recettes fiscales et d’appréciation accrue de la part des personnes qui achètent des vignettes.
Mobilité
Lagos, Niamey et Kampala veulent s’attaquer aux transports publics, à la circulation, aux véhicules, à la sécurité routière et à tous les autres problèmes liés à la mobilité urbaine. Ces villes, comme beaucoup d’autres, sont confrontées à des embouteillages, qui s’aggravent aux heures de pointe.
À Lagos, la sensibilisation des citoyens à la disponibilité et aux horaires des transports publics serait une première étape dans la résolution des différents problèmes de mobilité et de circulation auxquels la ville est confrontée.
À Niamey, l’objectif principal est d’aider à diminuer le taux d’accidents et la congestion de la ville, et d’améliorer les ressources numériques utilisées par la police de la circulation.
À Kampala, le manque d’informations disponibles concernant l’activité routière est considéré comme l’une des causes des embouteillages. L’une des priorités serait donc de rendre ce type d’information accessible afin que les citoyens puissent mieux planifier leurs itinéraires.
Gestion du territoire
Sèmè-Kpodji et Nouakchott se concentrent sur l’administration, l’utilisation et le développement des ressources foncières dans un environnement urbain, y compris les adresses et le registre foncier.
Seme-Kpodji a un système d’enregistrement foncier utilisant le papier. La ville est confrontée à un problème structurel en matière de titres fonciers et d’administration, car les propriétaires fonciers ne peuvent pas accéder facilement à leurs titres et les services publics n’ont pas accès aux données nécessaires à l’exercice de leurs fonctions.
L’absence d’un système d’adressage communément adopté à Nouakchott a un effet significatif sur le fonctionnement quotidien et la croissance de la ville. Ce projet vise à mettre en place un système d’adressage moderne qui intègre une nouvelle approche axée sur l’utilisation des nouvelles technologies, ainsi que sur la participation du public.
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