Avec ses 44 millions d’habitants, un taux de pénétration d’Internet qui dépasse les 90% et une économie où 31% du PIB passe par le e-payment, le Kenya commence à faire figure de poids lourd de l’économie numérique en Afrique aux côtés du Nigéria et de l’Afrique du Sud et loin (et parfois très loin) devant des pays possédant une démographie comparable comme le Cameroun ou la République Démocratique du Congo.
Les startups du Kenya sont celles qui ont levé le plus de fonds au premier semestre 2018 en Afrique. Un signe de la marche en avant vers le 2.0 du Kenya. En 2016, la visite de Mark Zuckerberg dans le iHub de Nairobi montrait au monde entier le bouillonnement d’initiatives innovantes qui se développent dans le pays surnommé par certains la Silicon Savannah, sur le modèle du grand frère californien.
Le Kenya est en effet devenu depuis quelques années un des pays leaders des TIC en Afrique de l’Est et sur l’ensemble du continent africain à l’image des nombreuses startups à succès qui s’y développent, comme les pionniers du mobile banking M-Pesa, ou l’application Wefarm au service des agriculteurs du pays ou encore des très nombreux accélérateurs d’idées et incubateurs qui témoignent de la culture startup qui se développe dans le pays.
Le Kenya a fait du numérique et de ses dérivés une priorité depuis les années 2000.
Situé en Afrique de l’Est, région à la plus forte croissance du continent, le Kenya profite d’une situation géographique stratégique
En 2000, le Gouvernement kényan a libéralisé le secteur des TIC, contribuant ainsi à une révolution informatique qui a stimulé l’innovation locale et transformé la vie des kényans. Le pays est passé de la deuxième à la troisième génération de téléphonie mobile, et s’apprête maintenant à adopter la technologie Long Term Evolution (LTE) (quatrième génération). Pendant la période 2000-2009, le taux de croissance du secteur des TIC a été, en moyenne, de 23 % et les investissements dans les TIC, à eux seuls ont contribué à environ un point de pourcentage à la croissance du PIB. Le pays fait désormais partie des leaders d’Afrique de l’Est en matière de nouvelles technologies et affiche de grandes ambitions, avec notamment un des écosystèmes entrepreneuriaux les plus matures et stables du continent, permettant un impressionnant foisonnement d’idées et de projets. Autre avantage, et non des moindres, sa population : le pays profite d’une population jeune, dynamique, motivée et déjà sensibilisée aux TIC.
Un des nombreux street art de Nairobi, symbole de la créativité de la capitale kenyane
Nairobi, une capitale qui se rêve en Smart City
Les raisons d’un succès africain
Récemment, Seedstars a publié une infographie sur l’écosystème du Kenya. En plus de ceux déjà évoqués, d’autres points forts de taille sont mis en avant pour le pays : l’implication des pouvoirs publics dans l’amélioration des infrastructures et un secteur privé très actif pour aider les startups. On dénombre aujourd’hui plus de 1200 business angels et fonds d’investissements privés au Kenya, tandis que le gouvernement a investi près de 140 millions d’US$ dans des startups locales.
L’infographie de Seedstars sur le Kenya
Quelques projets phares:
WeFarm
Face à l’isolement de certains agriculteurs, WeFarm est une start-up qui propose aux agriculteurs de plusieurs pays du Sud une sorte d’Internet sans Internet : un réseau qui fonctionne par SMS et permet à des fermiers qui ne se sont jamais rencontrés de s’échanger des conseils qui peuvent parfois sauver leurs récoltes ou leur bétail ou plus simplement améliorer leur productivité. Ce réseau “peer to peer” lutte contre l’isolement numérique et permet l’amélioration des conditions de vie des agriculteurs.
#application mobile #peertopeer #empowerment
Nairobi intelligent traffic system
L’Autorité des routes urbaine du Kenya (Kenya Urban Roads Authority) a décidé de mettre en place son Nairobi Intelligent Transport System (ITS). Il s’agit d’un des premiers systèmes de contrôle intelligent du trafic routier en Afrique. Le système à pour but de réguler le trafic routier en utilisant la vidéosurveillance, les capteurs et une e-police pour gérer cela à distance. Dans un pays ou les embouteillages sont légions le gouvernement espère rendre le trafic plus fluide et la mobilité plus smart
#smartcity #smartmobilité #transports intelligents
Les autres projets Smart Mobilité
Pour plus de projets qui font bouger les lignes, n’hésitez pas à consulter notre base de donnée Digital Observer for Africa !